
Source : Olympique-et-lyonnais
MasculinsFernando Amorim, le faux précoce
Âgé de seulement 16 ans et présenté comme le nouveau prodige du football brésilien, le milieu offensif Fernando Amorim est tout proche de rejoindre la capitale des Gaules à la fin du mercato d’été 2011 mais la FIFA s’y oppose. Une fermeté qui s’avérera salvatrice.
L’OL a déniché le nouveau Neymar. À l’été 2011, après un essai concluant de trois mois, le club cher à Jean-Michel Aulas pense réaliser un énorme coup en faisant signer le (très) jeune Fernando Amorim, aux faux airs de nouvelle star de Santos. Joueur de l’Internacional Porto Alegre passé par Vasco de Gama, l’adolescent de 16 ans éblouit son monde : éducateurs, joueurs, supporters curieux… tous sont unanimes : faire ce qu’il fait à son âge relève de l’extraordinaire, du prodigieux.
Mais c’est sans compter sur la FIFA qui interdit alors tout transfert de joueur mineur à l’international. L’OL conteste et la famille décide d’émanciper Fernando, sans succès. La FIFA refuse de considérer le mineur émancipé comme tel et n’homologue pas le contrat, brisant les rêves d’Amorim et de sa famille, tout comme ceux du club rhodanien, qui pense à l'époque signer un véritable phénomène de précocité. Mais pense seulement.
En effet, l’affaire prend un tournant complètement inattendu deux ans plus tard. Pris de remords, le milieu offensif passe aux aveux et reconnait avoir usurpé l’identité de son jeune frère. Fernando était en fait Fabio et il avait 21 ans lors de son essai si remarqué entre Rhône et Saône. Estimant qu’il s’agissait du seul moyen pour lui de faire carrière et de subvenir aux besoins de sa famille, son frère cadet étant par ailleurs gravement malade, il avait accepté de procéder à cette manipulation réussie, profitant par la même de son apparence juvénile pour tromper les Brésiliens comme les membres de la cellule de recrutement olympique.
A posteriori, l’OL a ainsi pu bénir la FIFA et sa décision. Que serait-il advenu si Fernando Amorim était devenu joueur de l’Olympique Lyonnais ? Quelles auraient été les conséquences pour le club si la supercherie avait été dévoilée ? Tant de questions auxquelles nous n’aurons, bien heureusement, jamais de réponses.
D’apparence surréaliste, « l’affaire Amorim » n’est certainement pas un cas isolé et symbolise bien ce que peuvent être le football, ses dérives et son si contesté marché des transferts, dont les dirigeants lyonnais auraient bien pu faire les frais au début de la décennie écoulée.
Par Maël VADON
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